Rubriques explicatives

dimanche 10 novembre 2013

Spectaculaire avancement des travaux de restauration de la chapelle début novembre 2013





Photo 1

L’hiver est proche mais la chapelle a quitté son manteau protecteur (photo 1, pour agrandir les photos cliquer dessus) aidée en cela par une sorte d'insecte géant (photos 2 et 3). En effet les travaux de charpente, terminés depuis un bon moment, avaient cédé la place aux couvreurs qui ont maintenant fini la remise en place des lauzes sur la toiture ce qui autorise le démontage de la protection provisoire mise en place avant les travaux.

Photo 2
Photo 3










Histoires de cloches. Il reste cependant un fragment d’échafaudage destiné à permettre l’accès à la baie supérieure du petit clocher-mur (photos  4 et 5).


Photo 4
Photo 5


Cette baie, vide semble t-il depuis fort longtemps, va en effet retrouver la petite cloche dont elle fut équipée à la fin du 19e siècle ainsi qu’en atteste le nom du Recteur Le Rolland gravé sur la cloche (photos 6 et 7). Retrouvée dans la sacristie, elle nécessite une réparation au niveau de ses 2 tiges métalliques de fixation, on voit sur la photo 5 une des deux encoches d’encastrement des tiges.


Photo 6
Photo 7



















La cloche en place dans la baie inférieure est nettement plus grosse (photo 8), elle porte la date de 1809 et le nom du Recteur Arthur de Kéralio (photo 8a). Déjà en poste à Plougrescant en 1785, ce dernier refusa de prêter le serment exigé à la Révolution, gagna Jersey en 1791, reprit son ministère à Plougrescant en 1803 et installa donc cette cloche en 1809 en remplacement de celle volée en 1792 par le bataillon d’Étampes.

Photo 8

Photo 8a (détail)














Ce bataillon, de sinistre mémoire, avait saccagé la cathédrale de Tréguier et semé carnage et terreur dans cette ville.
Dans un document rédigé en 1888 par l’abbé Yves Marie Lucas, alors vicaire à Plougrescant, on trouve cette information :
« Cette belle cloche, avec la cloche Saint-Yves de Tréguier fut volée en 1792 par les patriotes du bataillon d’Étampes caserné à l’évêché et au couvent des Ursulines. Ces cloches devaient être fondues pour faire des canons, mais l’embarcation qui les transportait fut submergée en vue de la tour de Cessoz, près du Légué Saint-Brieuc » Voici donc une piste pour les explorateurs de fonds marins !

Rejointoiement.
Le rejointoiement extérieur des murs de la nef et de la tour a pris fin (photos 9 à 12), il a été réalisé avec un sable relativement grossier et un mortier blanc très légèrement ocré. Cette opération était indispensable pour remédier au défaut d’étanchéité des murs.
Photo 10

Photo 9

Photo 11, avant rejointoiement

Photo 12, après rejointoiement

Restauration des peintures de la voûte (photos 13 et 14).

Photo 13



À l’instar du travail réalisé par l’entreprise Le Ber sur les lambris, celui fait par l’entreprise Arthéma sur les décors se révèle de grande qualité. Il se caractérise par le respect de l’authenticité du décor d’origine : d’une part les retouches ont été faites à bon escient, d’autre part le gros travail de reconstitution des décors sur les parties de bois vierge s’avère en harmonie avec le reste.



Photo 14


L’opération est pratiquement terminée et sera finalisée par l’application au pinceau d’un vernis protecteur sur l’ensemble des décors.
Un prochain article sera entièrement consacré a cette restauration des peintures de la voûte.













La fin des travaux de la première tranche est envisagée pour fin novembre ou mi-décembre 2013 à l’issue des opérations suivantes :
À l’intérieur, les maçons vont appliquer d’abord un enduit dit « à pierre vue » très couvrant et laissant apparaître très ponctuellement la face des moellons les plus saillants, suivi d’un badigeon à la chaux. Cet enduit était courant au Moyen Âge, des traces attestent de sa présence dans la chapelle. Plus près de nous, on constate sur une carte postale ancienne (photo 15) la présence d’un enduit plus épais et agrémenté d’hermines bretonnes.

Photo 15


Les électriciens ont mis en place un nouveau réseau de câbles pour alimenter un appareillage de sécurité et aussi des éclairages performants pour bien mettre en valeur tout l’intérieur de la chapelle.

Les eaux pluviales stagnent actuellement contre la chapelle et dégradent les murs, l'évacuation de ces eaux est donc indispensable. Le Service Régional d’Archéologie s’oppose (non sans raison) à la mise en place d’un réseau de drainage enterré, la présence de vestiges est en effet quasi certaine dans l’enclos (ancien cimetière). La solution proposée par l’architecte est un pavage superficiel  "avec fil d’eau et pentes" afin de recueillir les eaux et de les évacuer loin des murs.

Une opération sur les vitraux de la nef semble prévue pour la modification des deux verrières de la nef

La restauration des portes de la chapelle semble également prévue dans l’achèvement de la première tranche.