Cette interprétation s’accorde avec
les souvenirs ancestraux d’anciens Plougrescantais présentant
comme une « table d’offrandes » dans le transept (et
non pas comme un autel) ce qui figure sur la photo ci-dessous. L’usage
de la table d’offrandes était très répandu depuis les temps
primitifs du christianisme et pratiqué aussi dans le judaïsme,
cette table était alors connue sous le nom latin « oblationarium »,
la définition de cette table mentionne bien la distinction à faire
avec l’autel, destiné exclusivement à la célébration de
l’Eucharistie. Les fidèles y déposaient leurs offrandes,
généralement en nourriture, celles-ci étant destinées d’abord
aux besoins du clergé de la paroisse, ensuite les pauvres de la
paroisse pouvaient disposer du reste, et utiliser le puits pour
prendre de l’eau. Selon les anciens, il leur était même possible
(hors offices bien sûr) d’utiliser cette table pour y prendre un
repas, on peut voir ici une séduisante allusion au symbolisme du
repas eucharistique. La tradition généralement admise sur l’usage
en Bretagne de la table d’offrandes est moins pittoresque :
les dons y étaient déposés à l’occasion de la grand-messe
dominicale, à l’issue de l’Office le clergé prélevait sa part
pour sa subsistance et le reste était alors vendu aux enchères au
bénéfice de la paroisse et de ses œuvres charitables.
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samedi 19 janvier 2013
Une poulie mystérieuse et un faux autel dans notre chapelle
Article dans OUEST FRANCE du 24 décembre 2012
La chapelle Saint-Gonéry révèle ses secrets, grâce aux travaux - Plougrescant
lundi 24 décembre 2012
La chapelle Saint-Gonéry, classée des XII et XV e siècles, attire le regard par son clocher penché, son vaste enclos paroissial, sa chaire à prêcher et son if multicentenaire.
À l'intérieur, elle révèle ses richesses, entre autres, une vierge à l'enfant en albâtre et une crédence remarquablement sculptée, toutes deux du XVI e siècle, mais surtout des peintures naïves, également du XVI e , représentant des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, réalisées sur la voûte de la nef.
L'association des Amis de la chapelle, en plein accord avec la commune, propriétaire du monument, s'est attachée à trouver les fonds pour les travaux nécessaires à sa restauration et à faire partager au plus grand nombre ce joyau du patrimoine local.
Depuis quelques semaines, une cathédrale métallique a investi la chapelle Saint-Gonéry. Elle cercle toute la nef et se coiffe d'un plateau de métal.
L'usure du temps a fait son oeuvre
Cet échafaudage a permis aux responsables de l'association d'effectuer un voyage dans le temps puisqu'à l'ouverture de la trappe sommitale, ils ont débouché soudain au XV e siècle grâce à ce plancher, établi au ras de ces peintures seulement connues d'en bas en ce XXI e siècle : « Au-delà d'une vision rapprochée de tous les détails, on ressent une sensation de contact avec une subtile présence rémanente de ces artistes d'un autre temps. Nous ne sommes plus seulement devant leur peinture mais également bien au milieu de leur groupe et de leurs pensées qui prennent forme sur le plafond lambrissé. Les lambris sont fixés sur la poutraison qui les tient au moyen de clous désormais rouillés. Il est prévu d'en traiter les têtes au cours des travaux. La réfection de cette poutraison est un impératif vital pour l'avenir de la chapelle car la chute des lambris peints serait une perte irrémédiable. Quelques planches ont échappé à leur fixation, des trous se sont formés et on constate beaucoup de défauts de surface. »
Selon l'entreprise qui en effectuera la restauration, le nettoyage des peintures s'effectuera assez facilement car le décor n'est pas très sale. Mais l'usure du temps a fait son oeuvre sur le bois des lambris et s'est alliée à une inévitable décoloration. Sur l'ensemble des panneaux. Un gros travail de restauration est donc nécessaire pour sauvegarder l'ensemble.
Toutes ces constatations illustrent tout le travail à réaliser : réfection du support, puis restauration de peinture. Une oeuvre de longue haleine.