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Bienvenue sur le blog de l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Gonery à Plougrescant, village de bord de mer dans les Côtes d'Armor.

Au centre du bourg de Plougrescant, cette chapelle classée des XII et XVe siècles attire le regard par sa flèche penchée, son vaste enclos paroissial, sa chaire à prêcher et son if multicentenaire.

A l'intérieur, elle révèle ses richesses, entre autres, une Vierge à l'Enfant en albâtre et une crédence remarquablement sculptée, toutes deux du XVIe siècle, mais surtout des peintures naïves, fin du XVe siècle, représentant des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, réalisées sur la voûte de la nef.

Vous pourrez déjà avoir une idée de ces richesses en allant dans la rubrique "Visite guidée de la chapelle" ci-dessous à droite.

Pour les horaires de visite, consultez la rubrique "Visite de la chapelle : renseignements, horaires", également ci-dessous à droite.

Pour sauvegarder et valoriser ce patrimoine unique, notre association, en plein accord avec la commune de Plougrescant, propriétaire de la chapelle, s'est fixé pour tâches d'aider à trouver les fonds pour les travaux nécessaires à sa restauration ou à sa conservation en l'état et de faire partager au plus grand nombre ce joyau de notre patrimoine par des visites guidées, des brochures (consultez la rubrique "Brochure explicative illustrée", ci-dessous à droite) , des cartes postales ou des manifestations culturelles.

Notre association propose en effet également des concerts dans la chapelle car son cadre magnifique et son excellente acoustique sont en effet tout à fait propices à ces manifestations.

Ce blog est donc le support et le prolongement de ces actions tout en permettant un suivi de l'actualité entourant cette chapelle et les activités de notre Association.

Si vous souhaitez soutenir notre action en faveur de la chapelle vous pouvez adhérer à notre association comme indiqué à la rubrique "Adhérer à l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Gonéry" ci-dessous à droite.

Pour nous contacter écrivez-nous à l'adresse mail : lesamisdesaintgonery@gmail.com

samedi 2 janvier 2016

Avancement des travaux à fin décembre 2015 : le reportage illustré



Photo 1. Plougrescant vu du toit de la chapelle.

Au mois de juillet dernier, notre Assemblée Générale, dont le compte-rendu est visible sur ce blog, nous avait donné l’occasion de faire un point sur les travaux 2015 qui concernent la partie du XIe siècle de la chapelle et la restauration d’une partie du sol.
Repris fin avril, puis interrompus pendant la période estivale, les travaux ont continué comme prévu début octobre : les maçons ont poursuivi leur intervention sur la face extérieure des murs de la tour du XIe et ils nous ont communiqué des photos de ce travail, avec au passage une vue inédite prise de l’échafaudage (photo 1).

Pour agrandir les photos cliquer dessus, on peut également voir la totalité des photos dans un diaporama à défilement automatique en cliquant ici. 

La non-verticalité de ces murs a favorisé les infiltrations d’eau et provoqué d’importantes dégradations dont l’existence est apparue à l’enlèvement des anciens joints en creux.
En plusieurs endroits, des travaux de maçonnerie ont été indispensables pour boucher des cavités de parfois 70 à 80 cm formées après l’enlèvement des éléments disjoints par l’eau (photos 2, 3, 4, 5 et 6).


Photo 2

Photo 5
Photo 3

Photo 4

Photo 6










Afin de faire obstacle à ces infiltrations, grandement favorisées par la non-verticalité des murs, les nouveaux joints sont beaucoup plus couvrants que les anciens et induisent un changement d’aspect des murs.
En réponse aux critiques que cela a suscité, l’architecte des Monuments Historiques a justifié la nécessité de tels joints et exprimé leur conformité aux règles de restauration.
Quelques extraits de son argumentation tout à fait crédible: « La maçonnerie du clocher est de très mauvaise qualité avec des espaces entre les pierres assez importants. Par définition les joints sont par conséquent larges ». À propos de l’inclinaison des murs : « Cette disposition amène une exposition importante aux intempéries et par conséquent une nécessité d’avoir des joints qui ne forment pas de creux entre les pierres pour éviter la stagnation de l’eau dans les maçonneries (creux qui, par ailleurs, seraient de nature à favoriser le développement des micro-organismes ou de végétation plus importante) ».
Au sujet de la conformité aux règles de restauration : « Les joints en retrait ou en creux sont une interprétation moderne, tous les joints anciens retrouvés sur des édifices médiévaux sont couvrants, autant pour favoriser l’écoulement de l’eau (fonction première du joint) que pour pouvoir régulariser la surface pour l’application selon les cas d’un décor, d’un simple badigeon ou plus simplement de faux joints redessinés ou gravés. Quand aucun de ces dispositifs n’existe, l’alignement des joints avec les moellons permet de faire dominer les éléments moulurés par rapport aux parements plats ».


Photo 7

Photo 8

Photo 9





La charpente nécessitait une réfection, le travail a commencé par le coté Sud. Les couvreurs ont enlevé toutes les ardoises (photos 7,8 et 9), faisant apparaître les voliges, posées verticalement dans le sens de la pente du toit. Ces voliges ont toutes été enlevées par les charpentiers découvrant une charpente bien cachée jusqu’alors à nos yeux (photos 10 et 11) et ils ont mis en place quelques chevrons neufs (photo 12).


Photo 10

Photo 11

Photo 12














Sur le coté Nord il ne semble pas qu’il y ait eu la nécessité de remplacer des chevrons, ce coté a bénéficié le premier de l’achèvement du travail par la pose de voliges neuves, placées maintenant horizontalement (photo 13), puis par la repose des ardoises (photo 14).

Photo 13

Photo 14





























Les couvreurs sont ensuite passés côté Sud pour la pose des voliges (photos 15 et 16), il s’agit maintenant de remettre en place les ardoises (photos 17 à 21), à clouer sur les voliges. Ceci prend évidemment du temps puisque ces ardoises anciennes doivent être presque chaque fois retaillées pour une parfaite mise en place. Le travail sur le toit se terminera mi-janvier, nous verrons alors avec plaisir la chapelle se déshabiller de l’échafaudage.


Photo 15

Photo 16

Photo 17

Photo 18
Photo 19

Photo 20

Photo 21

À l’intérieur de la partie du XIe siècle, les maçons ont remis en place et rejointoyé les dalles qui avaient toutes été déposées pour la restauration du sol et les croix ont été rescellées sur le tombeau.
Ils ont également rejointoyé, enduit et badigeonné les murs (photos 22 et 23), comme dans la nef au cours de la 1ère tranche des travaux. Les murs, en pierres apparentes avant les travaux de restauration, retrouvent peu à peu leur aspect du début du siècle dernier. Sur les cartes postales de cette époque là, on constate en effet la présence, sur tous les murs de la chapelle, d’un enduit parsemé d’hermines bretonnes. Le nouvel enduit à la chaux présente l’avantage de laisser respirer le mur (contrairement aux enduits anciens au ciment), il apporte également une isolation ainsi qu'une nette amélioration de la luminosité dans la chapelle comme on peut le constater maintenant.
Les portes Ouest (XVIIe siècle) et Sud (XVIe siècle) sont parties en atelier de restauration, remplacées par des fermetures provisoires.

Photo 22

Photo 23

Cette tranche de travaux va se poursuivre par la restauration du sol dans la nef : selon les dernières infos communiquées par les maçons, il n’y aura pas de dépose des dalles et décaissement, mais enlèvement des anciens joints suivi de la mise en place d’un nouveau rejointoiement consolidant et régularisant le dallage existant.

La fin de cette tranche, coïncidera avec le début de la dernière tranche qui concernera l’ensemble du chœur et les transepts (dont le sol) y compris la restauration du mobilier liturgique.
Cette partie sera isolée de la nef par une cloison provisoire qui permettra une reprise des visites excluant la partie en chantier.
Il est bien difficile de prévoir une date pour cette reprise, car travaux de rejointoiement du sol rendent impossible les visites.

Il existe toutefois une certitude : la chapelle constitue un important élément du patrimoine touristique de la commune, la municipalité de Plougrescant veillera à ce que la conduite du chantier soit programmée de façon à ce que rien ne s’oppose aux visites pendant la période estivale de forte fréquentation touristique. Notre Association est bien entendu en plein accord avec cet objectif tant sur un plan touristique que financier.
Les dons des visiteurs viennent en effet abonder notre aide versée à la Mairie pour le paiement de la part municipale des travaux et c'est malheureusement l'équivalent des 5000 € habituellement récoltés en dons pendant l'été qui ont été perdus pendant la fermeture de l'été 2015.

Un clocher vraiment très tordu



Chesterfield. Le clocher de l'église Sainte-Marie


Comme chacun sait, notre chapelle possède une caractéristique extérieure que nul passant ne peut ignorer, aussi un ami de notre chapelle, que nous remercions, a eu la bonne idée de nous signaler l'existence d'un extraordinaire clocher dans la ville britannique de Chesterfield dans le Derbyshire.
Nous en sommes presque jaloux ...

La ville de Chesterfield est une très jolie petite ville médiévale, avec  un petit quartier historique très agréable et a comme symbole un clocher d’église tout tordu. Pourquoi? Tout simplement parce que le clocher  de leur église est à la fois tordu et penché!




L'église Sainte-Marie date du XIV ème siècle et possède un clocher tors, c'est-à-dire tordu et de plus, lui aussi, plutôt penché. 
La flèche tourne de gauche à droite de 1/8e de tour, et présente de plus un dévers de 3 mètres par rapport à la verticale qui s'accentue un peu plus chaque année; elle ne semble toutefois pas être destinée à tomber...

Au début, les historiens pensaient que cette anomalie était le résultat du manque de main d’oeuvre spécialisée pour la construction du clocher ( la peste venait de passer dans la région ) et à l’utilisation de bois trop vert. Il s’avère pourtant en examinant les archives que la tour ne commença à tourner que 300 ans après sa construction, donc bien après.

On pense donc maintenant que ce fut lors de la pose de plaques de plomb (plus de 50 tonnes !) sur le clocher que tout commença. En effet, le plomb chaufferait sur un côté de l’église bien avant l’autre côté, causant une expansion/dilatation du matériau, et la structure, n’étant pas faite à l’origine pour supporter une telle chape de plomb, ne peut empêcher la vrille. Le résultat est plutôt spectaculaire.

Pour la petite histoire, ce clocher est tellement particulier que pendant la seconde guerre mondiale, les allemands qui venaient bombarder la ville Sheffield, qui est à proximité, se servaient de ce clocher comme repère pour leur objectif ! 


The crooked spire ou le clocher tordu